Il y a quelques jours, nous avons appris que le Camerounais Bonaventure Soh Bejeng Ndikung, est le nouveau patron de la Maison des cultures du monde à Berlin. Cette institution qui a rouvert ses portes le 2 juin dans la capitale allemande est dirigée pour la première fois par un Africain. D’ailleurs, est le seul Africain qui est directeur d’une institution pareille en Allemagne.

Le Camerounais Bonaventure Soh Bejeng Ndikung a pris le 2 juin, les rênes de la Maison des cultures du monde en Allemagne. À la fois écrivain, commissaire d’exposition et docteur en biotechnologie médicale et en biophysique, Bonaventure Soh Bejeng Ndikung va donc diriger cette institution qui a pour vocation de présenter la diversité de la création contemporaine avec un focus extra-européen dans une ville qui n’abrite pas moins de 170 nationalités.

Né au Cameroun en 1977, Bonaventure Soh Bejeng a suivi des études de biotechnologie. Mais jamais il n’a quitté des yeux sa véritable passion : l’art. Ce spécialiste en biotechnologie de formation, a commencé très tôt à s’intéresser à l’art et à la culture. Mais des raisons financières lui ont empêché de devenir historien de l’art.

« J’avais de l’intérêt pour l’art depuis mon enfance. Mais quand je suis venu en Allemagne, c’était clair que je ne pouvais pas faire d’études en l’histoire de l’art – parce que dans mon contexte, au Cameroun, ce n’est pas quelque chose qui te donne un travail après », raconte Bonaventure dans une interview accordée à www.dw.com/fr.

Aujourd’hui conservateur d’art contemporain, commissaire d’exposition et écrivain, il est aussi le fondateur et directeur de SAVVY Contemporary, un espace de création artistique indépendant situé à Berlin, à la fois plateforme pour des expositions, performances et événements, et bibliothèque rassemblant d’anciennes revues politiques et culturelles africaines. Ouvert en 2009, cet espace explore la frontière entre les concepts d’art occidental et non occidental, avec pour objectif de les comprendre et les déconstruire. SAVVY Contemporary héberge également un service d’archives et de recherches sur l’histoire coloniale allemande, Colonial Neighbours.Maintenant directeur de la Maison des cultures du Monde, Bonaventure rêve de revenir dans son pays natal, cultiver un champ mais aussi avoir un musée.

« J’aimerai bien avoir un champ au Cameroun où je fais pousser des choses à manger pour mes voisins et pour ma famille. Et surtout aussi avoir un musée au Cameroun où on peut rendre la valeur à cette culture énorme et formidable au Cameroun et en Afrique. »