Soni Tènin Bakari ou l’ombre de l’empire. C’est l’intitulé d’un roman de dix chapitres écrit par Mamadi Kourouma qui partage une page de l’histoire de Macenta : celle qu’a écrit un homme, dont le nom résume à lui seul, tous ses questionnements.

En introduisant ses propos, l’auteur a déclaré que  la consolidation de la paix dans le pays ne s’achèvera qu’avec la nécessaire appropriation de notre histoire par les jeunes générations.

« Et celle de Macenta, nous le croyons, en sera un indicateur hautement démonstratif. Car, ici, la cohabitation multiséculaire a, plus qu’ailleurs, eu des étapes si fructueuses, qu’elles ont engendré des œuvres fabuleuses et indestructibles, comme gage de l’engagement mutuel de ses deux communautés face au destin. Macenta est aujourd’hui un réel motif de fierté. Elle est belle et conviviale, puisqu’étant le fruit de la coexistence, qui a secrété une symbiose culturelle unique, qui fait la complémentarité de deux ethnies. De deux communautés que même la culture ne peut séparer », a expliqué M. Mamadi Kourouma.

Présentant son Macenta natal comme le carrefour de quatre grandes provinces du centre de la forêt guinéenne, l’auteur a indiqué que deux d’entre celles-ci délimite Macenta vers la savane pré-forestière.

« (…). De par cette situation géographique, il est le champ historique du croisement des deux cultures : Loma et Mania. C’est pour cette raison, que Macenta a toujours été au cœur des convoitises, et des revendications des uns et des autres, depuis le début du XVIIe siècle. Sa glorieuse histoire, faite de passion, est jalonnée de controverses. Sa stabilité a donc reposé, et continue de reposer sur des pactes. Mais aussi sur des serments et des valeurs intangibles, d’une société d’hommes de loi et de foi, à l’intégrité traditionnellement irréprochable, les Loma, gardiens rigoureux des sanctuaires traditionnels », a enseigné l’écrivain.

Selon M. Kourouma, Soni Tenin Bakari, le héros de ce roman, qui a été le personnage central de ces serments et pactes, avait besoin de visibilité. C’est pourquoi l’auteur propose aux lecteurs le récit du destin de celui qui, pour surmonter les défis sécuritaires de son époque, a su s’adapter en s’intégrant parfaitement à son environnement, au point de le dominer.

« Obstiné et persévérant, il a su se montrer à la hauteur pour relever tous ses défis, jusqu’à y laisser des empreintes profondes, voir indélébiles comme l’instauration d’une dynastie qui a perduré jusqu’en 1957. Sa vie, qui fut faite de compromis et de consensus dont la doctrine était : amour, partage et tolérance devrait nous inspirer tous », a écrit Mamadi Kourouma.

Édité par L’Harmattan Guinée, le roman historique, Soni Tenin Bakari, ou l’ombre de l’empire est inspiré de l’histoire de Macenta afin de se souvenir, se recueillir, se pardonner mais surtout amener chacun et tous à se battre pour un futur commun. De l’avis de l’auteur, ce livre peut aider à comprendre le contexte de l’époque des faits décrits et la logique de la coexistence entre les deux communautés qui peuplent Macenta.

« Il peut aussi aider à pérenniser la médiation inter-communautaire. Ceci se trouve être bien heureusement la responsabilité de nous intellectuels. Parce que nous voulons tous éviter la répétition de décembre 2020, qui a endeuillé notre cité de par son ampleur, frappé nos esprits par son impact, et désarmé la classe politique dans son interprétation », a rappelé Mamadi Kourouma.

Sources/ www.guineenews.org

AJOUTER UN COMMENTAIRE ANONYME

Votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici