Chère consœur, cher confrère,

J’aurais tant aimé vous parler des projets de l’Union et des sujets liés à l’exercice de la profession de journaliste, mais voilà que l’actualité nous dicte d’autres priorités.

La guerre qui ravage l’Ukraine depuis plus d’une dizaine de jours est une véritable catastrophe. Comme n’importe quelle guerre, elle écrase dans son giron des destins et des vies humaines, et le plus souvent, ce sont des « citoyens lambda », ceux qui n’ont rien à voir avec la politique ni les intérêts des grandes finances, qui en pâtissent.

Il existe quelques catégories professionnelles qui, de par leur métier, sont exposées plus que d’autres. Il s’agit en premier lieu des médecins, des secouristes, ainsi que des journalistes qui exercent leurs métiers respectifs aussi bien sur le champ de bataille que dans les villes assiégées.

C’est grâce au travail des journalistes en zones de conflit que la vérité est portée à la connaissance du monde. Le risque qu’ils courent est permanent, car les bombes sont aveugles. Pire: souvent, ils sont pris pour cible délibérément, comme, par exemple, lors du bombardement qui avait visé la tour de la télévision, à Kiev, il y a quelques jours.

Aujourd’hui, nos collègues en Ukraine sont en danger, et ils ont besoin de notre soutien.

A côté du danger physique, les restrictions et les atteintes à la liberté de l’expression se multiplient : l’un après l’autre, les médias indépendants sont interdits en Russie, et les journalistes qui osent exprimer une autre position que celle officielle sont réprimés. Plus encore: une loi instaurant des peines de prison allant jusqu’à 15 ans et des amendes lourdes pour « diffusion d’information mensongère » sur l’armée russe vient d’être adoptée.

L’Union internationale de la Presse francophone exprime sa solidarité avec les journalistes qui couvrent le conflit en Ukraine et appelle toutes les instances internationales compétentes à joindre leurs efforts afin d’assurer la protection nécessaire des professionnels des médias.

La liberté d’expression doit rester une valeur absolue, quelle que soit le contexte.

Zara Nazarian,
Secrétaire générale internationale