CONAKRY- Au mois de septembre 2024, le gouvernement guinéen à travers le Ministère de la Jeunesse et des Sports avait lancé les travaux de rénovation et de reconstruction des stades « 28 septembre » et « général Lansana Conté de Nongo ». L’achèvement rapide des travaux devrait permettre au Syli national de Guinée de recevoir ses matchs internationaux à Conakry.

A quel niveau se situe l’évolution des chantiers ? Le délai de six (6) pour la finalisation et l’opérationnalisation des stades sera-t-il tenable ? La Guinée peut-elle accueillir des matchs dans l’un de ses stades au mois de mars 2025 ? Pour répondre à ces questions, Africaguinee.com est allé a rencontre de monsieur Mamadi Kourouma, Directeur Général des infrastructures et équipements socio-éducatifs et sportifs au sein du Ministère de la Jeunesse et des Sports.

AFRICAGUINEE.COM : Plus de 5 mois après, le ministère de la jeunesse et des sports a lancé de gigantesques travaux de rénovation des stades « 28 septembre » et « Général Lansana Conté ». Quel est l’état d’avancement des travaux sur le terrain ? 

MAMADI KOUROUMA : Les travaux évoluent. Nous sommes à un rythme très appréciable. Le contrat contient deux volets : il y a le volet concernant le stade proprement dit, c’est-à-dire la pelouse, la tribune, y compris les chaises individuelles. Pour que le stade soit dans les normes, il faudrait des chaises individuelles. Il y aura à peu près 18 000 places assises. Donc, sur la pelouse, le génie civil aussi a été repris complètement.

Le deuxième volet, c’est les infrastructures connexes. Il s’agit de la construction d’un bâtiment R+1 à usage administratif et sportif, parce qu’il y a quelques salles pour le sport. Et surtout, la nouveauté est la construction d’un hall omnisports. La Guinée n’a pas de palais de sport en tant que tel, celui qu’on a là, date de plusieurs décennies. Il n’est plus adapté à la pratique des sports comme on le veut. Donc, il y aura un hall omnisports de 4 000 à 4 500 places. Mais déjà on est en train de le revoir pour qu’on ait 10 000, mais dans le contrat actuellement, c’est 4 500. On est en train de voir pour augmenter la capacité de ce palais de sport.

Nous l’appellerons hall Omnisports dans lequel on va pratiquer l’ensemble des sports de combat. Qu’il s’agisse du judo, du karaté, du taekwondo, du kung fu, de la boxe, et j’en passe. On va aussi reprendre entièrement la piscine qui doit répondre aux normes Olympiques. On va aménager l’ensemble de la cour, parce que dans l’enceinte d’un stade, on ne doit pas avoir l’accès à des projectiles. Donc, il faut complètement faire l’aménagement extérieur, qu’il soit en pavé, les dalles auto-bloquantes ou béton, ou en espace vert. Ce sont les deux volets de ce contrat, c’est-à-dire le stade proprement dit, et les infrastructures annexes.

Pour le stade, le délai de réalisation est de six (6) mois. Qu’en-est-t-il des autres ? 

Le stade, selon le contrat, est de 6 mois. Et les infrastructures connexes, 18 mois. Actuellement, on n’a pas encore attaqué les parties connexes, parce qu’il y a des bâtiments qui doivent être démolis, et qui abritent des endroits, qui ne peuvent pas être facilement déguerpis. On est là-dessus. C’est pour cela qu’on s’est concentrés sur le stade.

Quel est le taux d’exécution des travaux pour le stade du 28 septembre ?

Actuellement, moi j’ai pu estimer à un peu plus de 50% réalisation parce qu’on a déjà semé le gazon début décembre, il a poussé, on a même commencé les premières tontes. La maçonnerie a été reprise complètement. On n’a laissé que les structures, c’est-à-dire les poteaux et les poutres. Il y a eu aussi des analyses sur le bâtiment qui est très vieux. Il date d’à peu près de 60 ans, parce qu’il a été construit dans les années 64-65. On a fait des études pour voir les parties qui ne tiennent plus, pour les renforcer. Et ce qui est intéressant là-dedans, on est maintenant presque à trois niveaux. Il y a le rez-de-chaussée, il y a le premier étage, et le deuxième étage. On a 12 loges, comme en Europe, qui seront louées par des particuliers. Sans compter les lunches, c’est la partie VIP et VVIP, exclue ça. Donc il y aura douze loges dont six de chaque côté, qui peuvent être louées par des particuliers.

On a mis aussi des cases d’ascenseur, il y a aussi trois passerelles. On a même pensé aux PMR, les personnes en mobilité réduite, donc on va construire au moins trois passerelles, deux sur les flancs, et une au milieu. Donc là, on est déjà à trois niveaux. Les sièges seront individuels. Actuellement, on estime, après la rénovation, qu’il y aura au maximum 18 000 places assises au maximum avec toutes les commodités, sans oublier aussi l’éclairage, qui sera aussi dans les conditions requises et recommandées par des instances du sport, de la CAF et de la FIFA.

A quel type de stade aura-t-on à la fin ?

Une fois rénové, le stade sera de catégorie 3, parce qu’il est dans une zone un peu enclavée, entre beaucoup de bâtiments.  Je parle de la mairie, de la gendarmerie, de la pharmacie etc. Selon la CAF (Confédération Africaine de Footaball et la FIFA (Fédération Internationale de Football Association), les stades sont classés en quatre catégories. Catégorie numéro 1, numéro 2, numéro 3. La plus grande catégorie, qu’on appelle high level, c’est la catégorie 4. Mais le stade va se terminer en catégorie 3. C’est-à-dire qu’il y aura certains gros matchs que l’on ne peut pas jouer là-bas. C’est-à-dire la Coupe du Monde. Mais on peut jouer la plupart des matchs, quand même.

Est-ce que la Guinée est en mesure de recevoir ses matchs à domicile pour les prochaines rencontres des éliminatoires de la Coupe du Monde ? 

Nous sommes le 7 février aujourd’hui, le match doit se jouer au mois de mars. Je ne suis pas spécialiste de football, je suis spécialiste des infrastructures. Mais ce que je sais, c’est que chaque fédération informe la CAF, je crois, un ou deux mois avant le match. Je ne connais pas très bien le timing, mais il y a un délai requis. Il faut indiquer le lieu où doit se jouer le match. Je pense que notre fédération a déjà travaillé avec la CAF.

Je doute si on peut jouer un match à l’état actuel du stade, vous pouvez le voir. Le stade n’est pas prêt à recevoir le match. C’est difficile qu’on joue, mais nous sommes en train de mettre les bouchées doubles pour qu’on joue le plus tôt possible. Mais il faut juste éviter de donner des dates. Vous savez, la construction, il faut prévoir. Vous pouvez planifier la construction d’un ouvrage pour six mois, vous le faites en quatre mois. Parce que les conditions qui entrent dans la construction sont tellement favorables que vous avez pris de l’avance sur le planning, comme le contraire peut aussi se passer. Au lieu de six mois, vous vous retrouvez à sept ou huit mois. Mais ce qui est important à dire, c’est l’engagement d’abord du président à titre personnel. Ça, il ne faut pas se leurrer. Le président s’engage à remettre à disposition de la jeunesse guinéenne des stades dans les normes.

Quid de la disponibilité des moyens ?

Les moyens sont là. Vous savez, le gouvernement, le président de la République, il a été clair. Il faut mettre les moyens à la disposition du département.Pas plus tard que je crois, avant-hier, juste avant le départ de la délégation gouvernementale pour les régions de N’zérékoré et Kankan, nous avons tenu une réunion de haut niveau au cours de laquelle il a été clairement dit de mettre en priorité, comme ça a toujours été, la construction de ces deux stades. Je pense que les moyens ne feront pas défaut.

Par rapport au stade Nongo. Où en est-on ?

La situation est la même. La différence est que le stade de Nongo, ce sera le plus grand stade. Il y aura environ un peu moins de 50 000 places parce que les places sont individuelles, on va diminuer un peu. Mais nous sommes dans la poussette de 50 000. Il sera de catégorie 4. C’est le niveau le plus élevé pour la classification des stades. C’est le niveau 4. On peut jouer tous les matchs que peut organiser la CAF ou bien la FIFA. Là-bas aussi les travaux avancent. Il y a le génie civil, le bâtiment en tant que tel. Nous avons des problèmes avec la d’étanchéité. Il faut aussi adapter les toilettes qui ne sont pas dans les normes. Donc on va faire maintenant mettre des chaises à l’anglaise, tout. Les conditions dans les normes requises par la FIFA.

Peut-on avoir une idée sur la période à laquelle ces deux stades pourraient être disponibles ?

Nous comptons sur cette année. Vaille que vaille. Si tout va bien, si tout va bien, cette année, on aura les deux stades.

Au-delà de ces deux stades, la Guinée c’est un pays de football. Dans les régions, qu’est-ce qui est en train fait ?

Peut-être que vous ne remarquez pas, actuellement, la Guinée est en chantier sur le plan des infrastructures sportives. Nous sommes sur 12 stades de proximité dont 8 à Conakry, et 4 à l’intérieur du pays. Tougué, Mali, Kérouané et Guékédou. Ces stades sont différents de ceux des préfectures. C’est des terrains de proximité qui tiennent compte de plusieurs disciplines sportives, à savoir le basket, le volley, le handball, le tennis et le maracana. Ce qu’il faut retenir aussi, on ne va plus faire un terrain ou un stade en Guinée sans gazon, ça c’est révolu.

Quel que soit le niveau, que ce soit un stade préfectoral, national ou de proximité, il y aura toujours du gazon synthétique. Ça a commencé à Conakry, à Cameroun, à Taouyah, à Yimbaya Bougie, à Bonfi-Niger, à Dabompa, pour ne citer que ces exemples à Conakry.

En plus, cette année, le gouvernement a décidé de revoir aussi les stades préfectoraux. Actuellement, nous avons lancé l’appel d’offres, ça a été même ouvert, pour les stades préfectoraux de Koubia, de Boffa, un terrain de proximité à Dubréka, le stade préfectoral de Mamou. Et nous avons fait aussi des études qui sont bouclées pour Kissidougou, on a fini avec Beyla, Macenta est fini, Kouroussa est fini, Siguiri, Pita, Dalaba, ainsi de suite. Même hier, une autre équipe a bougé pour la forêt, pour faire les autres stades de la forêt et de la routine, notamment à Kankan, et Faranah.

Parlant de la forêt, le stade où il y a eu le drame le 1er décembre 2024 est fermé depuis. Est-ce qu’aujourd’hui il y a des démarches qui vont dans le sens de le mettre en service et que les amoureux du cuir rond puissent pratiquer le football sur place ?

Pour le cas de Nzérékoré, il y a deux choses. D’abord, Nzérékoré était dans le plan de la CAN 2025. On devrait construire cinq stades à l’intérieur, deux de 20 000 places à Kankan et à Kindia et trois de 15 000 places à Boké, Labé et N’zérékoré.

Après qu’on ait retiré l’organisation de la CAN à la Guinée, le gouvernement a dit avec ou sans CAN, continuons à faire les infrastructures. Donc, en premier plan, il y a le stade national de Nzérékoré, de Kankan et de Labé qui doivent être construits. En dehors de ça, le stade du 3 avril est déjà sous contrat avec l’aide de la FIFA.

Et ce samedi, on a lancé les travaux de l’engazonnement pour un terrain à Mamou, à Faranah et le stade du 3 avril dont vous faites allusion. Mais dans notre plan, en tant que ministère, comme le stade 3 avril, c’est un stade régional, actuellement, à l’heure où je vous parle, une équipe de techniciens se trouve à N’zérékoré, pour construire un stade préfectoral ou communal, dans un espace un peu plus adéquat où il y a toutes les sorties possibles.

Nous sommes en train de travailler comme ça, nos techniciens, nos cadres des services déconcentrés, la notabilité, les chefs des quartiers et la mairie, travaillent actuellement pour trouver un autre espace pour faire un deuxième stade à N’zérékoré, dans le cadre de ce programme de construction des stade préfectoraux et communaux.

A quelle période peut-on espérer les voir se matérialiser ? 

En construction, c’est très difficile de se prononcer sur la date exacte de la finition des travaux. Mais ce qui est important, c’est l’engagement politique, et ça c’est très important. Tant qu’il n’y a pas d’engagement politique, c’est difficile. Comme vous le savez, on dit que le budget, c’est la politique chiffrée. Donc, nous espérons qu’avec ce gouvernement, avec ce régime à la tête duquel se trouve le général Mamadi Doumbouya, tout est parti pour doter la Guinée de nouvelles infrastructures qui répondent aux normes des instances supérieures du football, à savoir la CAF et la FIFA.

Entretien réalisé par Siddy Koundara Diallo

Sources: www.Africaguinee.com

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