Par Anne-Cécile Robert,
Présidente internationale
Reconnue et garantie par de nombreux textes internationaux (traités, résolutions, déclarations), la liberté de la presse fait l’objet d’attaques et de menaces constantes.
Selon Reporters sans frontières (RSF), 537 journalistes et collaborateurs de médias se trouvent actuellement emprisonnés dans le monde pour avoir exercé leur métier. L’espace francophone n’est pas épargné. Dans certaines régions, il est même particulièrement touché : la multiplication des coups d’Etat et des conflits, de plus ou moins grande intensité, en Afrique francophone par exemple, fragilise le travail de la presse ; des journalistes sont menacés (Malick Konaté par exemple), enlevés (tel Olivier Dubois), arrêtés (à l’instar de Pape Alé Niang). Interrogée sur France 24 le 18 novembre 2022, la Secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), Louise Mushikiwabo, s’est inquiétée de cette dégradation de la situation politique dans plusieurs pays subsahariens. Dans un rapport paru en 2020, l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF) déplorait déjà que 25 de ses 57 États membres, membres associés et observateurs figuraient dans la catégorie inférieure du classement de RSF (1).
Conformément à sa mission, l’Union de la presse francophone (UPF) suit avec attention l’évolution de la liberté de la presse dans l’espace francophone. Ses sections nationales font régulièrement « remonter » des informations et des alertes sur les mesures législatives, positives ou négatives, prises par les gouvernements des pays concernés et la situation concrète des confrères et consœurs. Leurs témoignages sont disponibles sur le site de l’UPF (www.presse-francophone.org).
Pour braquer les projecteurs sur ces enjeux cruciaux, l’UPF internationale a organisé une conférence débat au siège de la Délégation Wallonie-Bruxelles à Paris mardi 29 novembre dernier. Des dizaines de journalistes, de diplomates et des représentants d’organisations comme l’OIF, l’UNESCO ou l’APF, se sont rassemblés à cette occasion pour partager des réflexions autour des témoignages de confrères et de sections nationales de l’UPF.
Plus que jamais, la solidarité et la confraternité des médias francophones est nécessaire pour relever les défis de la sauvegarde de nos libertés professionnelles.
Anne-Cécile Robert
(1) Assemblée parlementaire de la francophonie, Commission politique, section canadienne, Rapport « La Liberté de la presse dans l’espace francophone », 12 octobre 2020.