Clément Tapsoba, l’un des nôtres est partie rejoindre Jean Servais Bationo éminent critique et tous les autres, qui de leur plume, de leur micro, de leur caméra, servaient de levier à l’existence d’un film, d’une cinématographie, recueillant la parole des hommes de savoir que sont les producteurs, les réalisateurs, les distributeurs, les comédiens, les techniciens, propriétaires de salle et autres organisateurs de festival sans qui le film n’aurait aucune existence.
L’Afrique qui fêtait le centenaire du cinéma avait ouvert ses pages à Clément Tapsoba qui dans son texte « De l’orientation de la critique de cinéma africain » reconnaissait que le statut de la critique est complexe lorsqu’il s’agit de le définir « on peut considérer la critique, poursuit il comme une activité de réflexion dont l’objet est la création artistique »Mais il ne s’arrête pas là. Pour lui la critique est une science dont l’objet est d’expliquer le produit crée et sa diffusion sans omettre que chaque société érige ses propres normes d’appréciation. Clément Tapsoba apportait ainsi sa part de réflexion. Il enseignait l’histoire du cinéma. Il avait été l’un des animateurs de la revue Ecran d’Afrique que je partageais avec lui . Clément était là au moment de la création du festival de Milan, comme il accompagnait le Fespaco. Sa foi inébranlable au septième art du continent doublée d’un parcours convaincant le désignait à occuper le poste de premier Président de la Fédération Africaine de la Critique Cinématographique (Facc ) dès sa création à Tunis. Désormais qu’il est parti, il nous reste ses écrits et sa réflexion sur un métier que nous partageons et qu’il avait longtemps exercé. Ses écrits marquent pour toujours sa présence parmi nous. Le poète Birago Diop dans Souffle avait raison de chanter que les « Morts ne sont pas morts… » .
So long cher ami. Repose en paix à côté de Sotigui Kouyaté en mémoire de la libation que nous avons fait sur sa tombe.
Baba Diop
Ancien président de la Facc et successeur de Clément Tapsoba