DG du BGDA

«Nos reporters ont fait un tour à la Direction Générale du Bureau Guinéen du Droit d’Auteur pour échange avec M Abass Bangoura et son équipe technique. On a abordé des sujets que tout le monde peut se poser en pensant aux droits d’auteurs. Particulièrement, chez nous, en Guinée, où la Culture est un parent pauvre… » Interview.   

Podiumagazine.com Depuis que vous êtes à ce poste, qu’est-ce qui a changé ?

Abass Bangoura Dès ma prise de service en tant Directeur Général, la première question que je me suis posée parmi tant d’autres fut:  » Pourquoi les auteurs de la Guinée par rapport aux autres pays de la sous-région qui se sont abreuvés à la source limpide de la Guinée, continuent-ils à vivre une PRÉCARITÉ INDESCRIPTIBLE?

A la recherche de la réponse à cette question, j’ai pris mon bâton de pèlerin pour faire le tour de ces pays, auprès desquels, j’ai pu récolter tout ce qui avait de positif. Au bout du rouleau, je me suis aperçu que les artistes guinéens étaient, en grande partie, victimes de nos textes légaux et réglementaires. La loi qui était en vigueur en Guinée « la loi 043 du 09 Août 1980 » ne prenait pas en compte les nouveaux droits qui font vivre les auteurs des autres pays. D’où, la nécessité de la mise en adéquation de nos textes avec l’environnement juridique régional et international pour le respect de la dignité de nos auteurs.

Aussi tôt perçu, je me suis rapproché de Mr le Ministre en charge de la Culture, le Ministre Sanoussy BANTAMA SOW qui m’a tendu les oreilles attentives et promis d’en faire son problème personnel pour le bonheur des créateurs en général.

C’est de là qu’est parti le bond qualitatif du BGDA jusqu’au dénouement heureux qu’est la nouvelle loi « LOI L/2019/0028/AN du07 Juin 2019 portant protection de la propriété littéraire et artistique en Guinée » qui a été promulguée le 28 Juillet 2019  par le Président de la République, le PROFESSEUR ALPHA CONDE ‘Protecteur des Arts’

Est-ce que les auteurs comprennent le mécanisme de droits d’auteur à votre avis ?

A mon avis OUI ! Cela est passé par la sensibilisation quoi que insuffisante comme le disent certains observateurs et des réponses claires aux questions récurrentes que les artistes ont toujours posé à la Direction Générale. Nous pensons qu’il faille continuer à leur expliquer. Ça peut toujours aider.

Quelles sont les principales difficultés de ce domaine

Avec l’adoption et la promulgation de la nouvelle loi, nous estimons que l’exercice 2020 devrait permettre de poursuivre l’innovation initiée par la Direction qui consiste à revêtir les supports sonores et audiovisuels d’hologrammes sécurisés disponibles au BGDA qui sont un moyen efficace de lutte contre la piraterie..

La baisse actuelle des chiffres d’affaires des producteurs qui représentent les plus grands contributeurs privés s’explique par la Piraterie qui atteint des proportions très inquiétantes et affecte, dangereusement, le monde de la culture. Cela explique, aisément, la méfiance et l’inquiétude des investisseurs culturels de la production artistique, et de l’ensemble des professionnels participant à la création artistique en Guinée.

Parlons maintenant des acquis…

Les résultats des 4 dernières années confirment une tendance de plus en plus marquée par le développement accéléré du Bureau Guinéen du Droit d’Auteur (BGDA) et de ses performances, concrétisant ainsi les actions engagées.

La mission première de perception et de répartition de droits, conduit le BGDA à s’adapter, sans cesse, à l’évolution rapide de la gestion des droits d’auteur.

Par rapport à la perception, il faut reconnaître que si ces dernières années ont globalement été florissantes, c’est parce que de sérieux efforts ont été faits de la part de la Direction Générale du BGDA pour faire comprendre à certains grands usagers et à les convaincre, en usant des documents juridiques, sur la nécessité de paiement de redevances liées à l’utilisation qu’ils font des œuvres de l’esprit. Nous estimons que la nouvelle loi viendra davantage renforcer le bel élan pris par la Direction Générale.

Sur le plan de la coopération internationale, le BGDA, en plus des stages de formation et des différentes missions du DG, du DGA et de certains cadres qui ont toujours été mises à profit pour imprimer une nouvelle dynamique, vient de signer des conventions de représentation réciproque lors des réunions annuelles du comité africain de la CISAC tenues les 16 & 17 juillet à Tunis et de conclure un autre contrat  de représentation réciproque avec la République tchèque.

A travers  l’établissement de ces conventions de représentation réciproque, les membres du BGDA pourront bénéficier de leurs droits d’auteur dès lors que leurs œuvres seront exploitées sur les territoires de ces « nouveaux partenaires ».

En ce qui concerne la relation avec les organismes de Droit d’Auteur, il y’a un accord de réciprocité avec la SACEM (Société des Auteurs Compositeurs et Editeurs de Musique) (NDLR de la France) qui permet une représentation des auteurs Guinéens dans une soixantaine de pays à travers cette organisation.

Aussi, sur le plan de l’appui des organismes internationaux, la CISAC (Confédération Internationale des Sociétés d’Auteur-Compositeurs) et l’OMPI (Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle) contribuent, chacune en ce qui la concerne, à la promotion, la protection et au développement de la créativité en République de Guinée. Parmi les acquis voici ce qu’il faut noter entre autres :

Propos recueillis

Par Marco Ibrahim

Alsény Cissé