« Les musiciens ont le don de nous procurer de la joie en général, mais, y’en a parmi eux qui nous donnent plus, par leurs parcours et leurs talents hors normes. Ah ! La musique. Je l’avais annoncé, dans cette rubrique surtout qu’on ne me demande pas d’écrire autrement que comme ça. Là, j’utilise vraiment le ‘’Je’’ pour exprimer ce que je ressens, loin de la pyramide inversée du style journalistique standard et exigeant ».

Aujourd’hui, je vous raconte ma rencontre avec un monument de la musique du monde. Puisqu’il est Africain du Mali, permettez que j’utilise le superlatif qui me parle, pour présenter Ahmed Fofana, Musicien, Producteur, Scénariste. Instrumentiste…. Il sait tout faire dans la musique et est donc, logiquement, très convoité pour son talent à ‘’géométrie variable’’… Tenez-vous bien, je l’ai rencontré y’a quelques jours à Conakry pour un échange, bref, mais très enrichissant… Tout commence par un coup de fil de la Directrice de la Publication de votre quotidien www.podiumagazine.com depuis la Belgique. Priencess Sannou au bout du fil me demande de contacter l’artiste de passage à Conakry pour écrire un article sur lui…Ainsi, avant d’appeler Ahmed Fofana, je prends soin de jeter un coup d’œil sur son compte Facebook. Ce que je découvre est Impressionnant pour un artiste de la zone manding. Multi-instrumentiste, Ahmed pose avec des grands noms de la musique mondiale sur son compte Facebook… Je lèche des babines à l’idée de le rencontrer pour en savoir plus sur lui. J’appelle Ahmed Fofana :

« Allo, c’est bien Ahmed Fofana ? » :

« Oui » me répondit-il.
J’enchaine « C’est de la part de Priencess de la Belgique » avant que je ne continue, il me demande de lui laisser un peu de temps qu’il allait me rappeler.

Ainsi, je raccroche pour attendre son rappel. Quelques heures après, Ahmed me rappelle pour un rendez-vous d’échange de visu. Nous avons pu accorder les violons à l’issu de plusieurs échanges. Rendez-vous est pris dans la haute banlieue de Conakry au restaurant situé près du stade du Nongo vers l’angle de la bretelle de Contèya et du rondpoint du carrefour Cosa.

On se retrouve vers minuit pour un rendez-vous fixé près de 2 heures plutôt. La faute à la circulation désordonnée de Conakry. Dès que je suis descendu de la voiture, malgré le faible éclairage, j’ai reconnu Ahmed Fofana, par son front presque dégarni, signe que portent, généralement, les hommes à l’intelligence au-dessus de la moyenne. Après les salamalecs d’usages, on s’installe dans le petit restaurant à peine 4 tables et de chaises basses. Accompagné par un de mes assistants Alsény Cissé Serezo, nous avons eu des échanges préliminaires avant de rentrer dans le vif du sujet. Ma première impression est que cet artiste est d’une sérénité impériale et il maitrise, parfaitement, tout ce qu’il dit. Ce qui facilite la communication.

J’engage la conversation par la question qui me tenait vraiment à cœur :
Alors, Ahmed comment tu as fait pour apprendre à jouer à tous ses instruments de musique ?

Il me fixe et me répondit, calmement, en ces termes : « Tu sais mon père était un musicien qui jouait, comme ce que vous appelez ici, le ninja. Donc les instruments de musique trainaient partout chez nous. Je suis né dans ça… »
J’enchainais :

« Tu joues à combien d’instruments de musique, pour être plus précis ? »

Il sourit et répondit « C’est seulement au saxo que je ne joue pas »

A ce moment précis, je commence à réfléchir sur comment il a pu avoir toutes ces casquettes de musicien, arrangeur, claviériste, guitariste, batteur, Balafola, Korafola, N’gonifola, Djembéfola, flutiste pastoral, le violoniste traditionnel, j’en conclu que c’est un don. Oui, c’est un don pour cet excellent musicien d’avoir du talent. Mais, c’est, certainement, le travail qui a fait qu’il est sollicité par les grands musiciens de renom du monde entier. De l’Europe en Amérique et j’en passe, Ahméd est la fierté de l’Afrique. Dans le lot, je prends Lauryn Hiil, la belle fille de Bob Marley, ex membre des Fugee’s avec laquelle il a réalisé un album qui sort au mois de novembre 2019 là.

Ahmed Fofana est, désormais, une marque déposée dans la world musique. Pourtant, il se rapproche beaucoup plus de la tradition, lui qui a pour challenge, mettre les instruments traditionnels de l’Afrique en valeur à travers son projet P-Pentatonique, un groupe de musiciens de différentes nationalités qui jouent avec ces instruments en voie de disparition. Dans l’échange, je lui parle du groupe Djèrè Foutah, il écarquille des yeux quand il comprit qu’il s’agit de musique du terroir avec des instruments rares comme le Tunnè …

Son nouvel album ‘’Musique sans frontières’’ réalisé avec son groupe P-Pentatonique dont la sortie n’est pas, encore, programmée, est un chef d’œuvre intemporelle qui défie la musique de tendance.
Son festival Mix-Culture de Bamako a déjà deux éditions, c’est une rencontre qui libère la culture dans toute sa dimension. Musique, danses, peinture, art culinaire, théâtre… Un autre front pour le rayonnement culturel du continent. A 15ans, déjà, Ahmed Fofana qui est né en Côte d’Ivoire, s’est fait remarquer du milieu musical. En 1995, Ii a étonné tout le monde quand il est allé enregistrer les bruits des masques pour en faire une œuvre musicale. Les studios JBZ de Jacques Bizolon à Abidjan sont témoins des hauts faits de ce grand maitre de la musique manding. Il a participé au remix de l’album Mariétou de Boncana Maiga. Talent précoce, il est coopté par feu Souleymane Koly dans le groupe ‘’Kotéba’’. Une sorte d’école pour mieux réveiller son génie créateur. Il a fait le tour du monde avec ‘’Kotéba’’ Mais, depuis 2000, Ahmed Fofana qui vit entre Paris, Abidjan, Bamako et les Etats-Unis, est connu et reconnu pour son talent.

En Guinée, il a ‘’assaisonné’’ des albums de Koundouwaka, de Azaya entre autres. Mais, le dernier qu’il a, entièrement, réalisé est celui de la chanteuse Nafi Diawara qui revient après une longue période de silence. Il a réalisé et produit l’album ‘’Djiguiya ‘’ de la chanteuse Maaté Keité transfuge des ‘’Go de Kotéba’’ de feu Soulyemane Koly. Et, le concert-dédicace de ce solo de Maaté a eu lieu le vendredi 19 avril 2019 au Centre Culturel Franco Guinéen… pour revenir à notre entretien libre, je peux noter que je ne peux vous relater tout ce qu’on s’est dit en si peu de temps. Je crois que l’échange a duré environ 40 minutes… C’est un Ahmed Fofana souriant que nous avons quitté dans l’espoir de le retrouver, très bientôt, pour une grande interview sur sa riche carrière de musicien hors pair.

Mais, pour moi, ce n’était pas fini avec lui, car, cette nuit même, je ne pouvais dormir sans en savoir un peu plus, encore, sur ses œuvres. Je me précipite pour me connecter sur YouTube. Dès que je tape Ahmed Fofana, j’ai eu l’embarras de choix. Je décide de voir Amed Fofana & Yelen grupo, non par ce que je parle espagnol mais pour voir à quoi correspondait cette collaboration entre des musiciens latinos et ce génie de la musique mandingue. Ce que je découvre fini par me convaincre encore plus que j’ai échangé avec un Artiste-Musicien du monde qui joue à l’aise.
Ahmed d’une élégance propre aux grands musiciens, dirige, musicalement, avec son ngoni, un groupe musical latino. Je suis bouche bée. Puis, il passe au clavier avec maestria…

Ensuite, je clique sur Ahmed Fofana et Pentatonique projet en live. Ainsi, je découvre le groupe de musiciens jouant des instruments traditionnels accompagné du grand maitre Ahmed au clavier. Une prestation live lors du Masa à Abidjan, je crois.

Puis, je mets le curseur sur ‘’Ahmed Fofana –Dounia’’ un titre chanté qui montre la dimension internationale de l’Artiste. Un chant cadencé par des instruments de musique de différents horizons du monde entier dans un clip qui montre l’étendue de la possibilité du concepteur. Un scénario digne d’un polar hollywoodien, des images, volontairement, superposées et d’une intensité rare. La caméra s’attarde et fixe la cithare des autochtones de l’Amérique du Sud qui a des similitudes avec ce qu’on voit en Europe et en Afrique. L’on remarque les percussions et flutes sud-américaines en symbiose avec les instruments tradi Africains dont j’ai parlé pour donner une musique intemporelle et inclassable. Le montage de ce vidéo-clip est d’une ingéniosité qui frise la perfection. Je sais de quoi je parle quand il s’agit d’images. La réalisation a su alterner effets spéciaux accélérés et images des musiciens d’univers différents. Vous avez dit Chants en chœurs et danses croisées d’Africains et SudAméricains, je vous recommande ce clip vous serez servis. Oui ! (La photo d’Ahmed Fofana est choisie pour montrer une autre facette de lui. Observez très bien)

Je ne manque pas de mots pour décrire tout ce que j’ai capté d’Ahmed Fofana. Mais, je peux vous dire que c’est un vrai Seigneur de la musique Africaine à travers le monde. Car, je ne connais et je n’ai rencontré aucun Artiste-Musicien de son talent ayant atteint cette dimension. Chapeau Seigneur !!!

Marco Ibrahim
marcoibrahima@yahoo.fr

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