Le Sossoballa ou le balafon sacré de Ballafassèkè Kouyaté est connu, normalement, du monde entier par ce qu’il est versé au patrimoine mondial immatériel de l’UNESCO depuis 2001. Existant depuis l’épopée manding de l’empereur Soundjata Keita, c’est un balafon qui a son histoire et il n’est pas comme les autres que l’on voit partout, en simple instrument de musique.
Madame Elizabeth Moundo, représentante de l’UNESCO en Guinée, au moment de l’enregistrement de la seule pièce culturelle Guinéenne jusqu’en 2019, avait fait comprendre à tous que ce patrimoine qu’est le Sossoballa est un trésor culturel inestimable pour la Guinée. Un trésor issu de l’empire manding de Soundjata Keita.
La rédaction de votre quotidien culturel vous propose, quelques indices vous permettant d’en savoir en peu plus pour les impétrants. Et de se remémorer pour ceux qui le savent déjà … Que savez-vous du balafon sacré de Ballafassèkè Kouyaté ?

*D’où vient le Sossoballa ?

De génération en génération, l’on a appris que le Sossoballa a été fabriqué par des Djinn. Le roi du Sosso, Soumangourou Kanté en était le propriétaire. Pendant ses moments de joie, il jouait au balafon qui était considéré comme un instrument magique. Car, il se racontait que quiconque touchait au Balafon, Soumangourou où qu’il se trouvait ressentait que son instrument a été touché.
Mais, après la bataille historique de Kirina en 1235. L’empereur Soundjata Keita a battu Soumangourou Kanté et s’emparé du balafon comme trophée de guerre. Au départ, Soundjata Keita, lui-même, jouait à l’instrument pour se faire plaisir.
Il lui aurait été conseillé de donner l’instrument à Ballafassèkè Kouyaté, l’ancêtre de tous les Kouyaté Djeli, qui était toujours témoins des hauts de l’empire. Ainsi, ce denier pouvait composer des chansons à la gloire de Soundjata. C’est ainsi que le balafon devint la propriété de Ballafassèkè….

*Pourquoi le balafon est gardé par les Dokala Djeli à Niagassola ?

Selon toujours l’histoire, les Dokala Djelis restent et demeurent les héritiers et gardiens du balafon dans une case à chaume dans l’actuelle sous-préfecture de Niagassola dans la préfecture de Siguiri, située à environ 800 kilomètres de Conakry, en haute Guinée.
Ballafassèkè avait eu trois fils. Le père connaissant tous ses enfants a choisi de donner le balafon à son benjamin Moussa comme héritage.
Et, Moussa légua le balafon à son fils ainé dont le prénom se rapporte, aujourd’hui, à Dokala. C’est par ce dernier que la lignée des Djeli de Dokala s’est illustrée dans la garde et l’entretien de ce balafon sacré de père en fils jusqu’à nos jours. D’autres balafons accompagnent la prestation du Sossoballa Ce, pendant plus de 8OO ans. Un véritable trésor culturel.

*Les particularités du balafon sacré de Ballafassèkè

Le balafon sacré dont la sortie de sa case à Niagasssola obéi à un rituel maitrisé par le principal gardien, un Kouyaté de la famille Dokala, est composé de 20 lamelles et de 20 petites calebasses à sons. Alors que les autres balafons du manding sont fabriqués avec 17 ou 19 lamelles. Jamais au nombre de 20 lamelles pour garder le caractère sacré et incomparable de l’instrument.
Et, les lamelles composant le Sossoballa sont obtenues des écorces d’un arbre poussant sur une termitière. Cet arbre le ‘’Gbè’’ ne se trouve, généralement, que dans la savane manding.
Pour sortir le balafon de sa case, il faut un Kouyaté de la famille Dokala, qui le met sur sa tête. Pendant qu’il le transporte sur la place du village, tout curieux qui traverse son chemin pourrait mourir. C’est un instrument qui ne sort qu’une seule fois par an. Et, à l’opposé, tous ceux qui font le rituel, comme il se doit sous la supervision du gardien du balafon, auront les bénéfices de ses vœux qu’ils formulent, pour cette année. C’est dire que ce n’est pas un balafon ordinaire.
L’instrument a toujours été sécurisé par les chasseurs traditionnels, détenteurs de pouvoirs occultes (donzos). C’est pourquoi, dès la sortie du balafon, ces chasseurs tirent des coups de feu nourris pour dissuader tous ceux qui tenteraient de s’emparer du balafon sacré.

*L’empereur Soundjata Keita et son Djeli Ballafassèkè Kouyaté. Belle preuve d’amitié et de fidélité

L’on a appris par ces mêmes récits historiques concordants que le chant ‘’Sama Kèra’’ traduisez du manding ancien ‘’Puissant Eléphant blanc’’ dédié aux Djelis était une composition de l’empereur Soundjata Keita par reconnaissance et par amitié à l’endroit de son compagnon Ballafassèkè Kouyaté de toujours. Il est établi que Ballafassèkè, ancêtre des Kouyaté, a été témoin et acteur de tout ce qu’entreprenait son empereur. Comme quoi servir son chef et ami avec loyauté, collait à la peau de Ballafassèkè Kouyaté… L’histoire le retient depuis plus de 800 ans.

*Niagassola, une localité historique à valoriser

La Guinée possède des zones touristiques culturelle et historique par excellence, mais la sous-préfecture de Niagassola a la singularité d’avoir connu les hauts faits des valeureux acteurs du manding médiéval.
C’est la localité qui a toujours abrité le Sossoballa, instrument, historiquement, qui lie 11 pays de la sous-région qui ont connu l’empire manding de Soundjata Keita.
Les hommes de sciences et des touristes du monde entier convergent vers Niagassola pour assister à la sortie de l’instrument.
Aussi, il est certifié par les archives de l’ambassade de France en Guinée que sous la colonisation, le résistant Almamy Samory Touré, avant d’être capturé et conduit au Gabon, a livré 27 batailles contre les forces codonatrices de la France sur les berges du fleuve Niger du côté de Niagassola.
Il y’a, également, le cimetière de Blancs, les tombes d’une vingtaine de marins Français et des tirailleurs Sénégalais qui datent de la 1ère guerre mondiale de 1914 à 1918.
Le saviez- vous ? Tout cela prouve à suffisance que Niagassola est un autre trésor touristique culturel que la Guinée doit valoriser.

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